Les 2/3 des entreprises familiales françaises sont des TPE. Leur vision des choses à long-terme leur permet souvent de se montrer plus résistantes que les entreprises « classiques ». En effet, dans ce contexte, on cherche plus que partout ailleurs à assurer la pérennité de l’alliance entreprise/ famille.
Transmettre une entreprise familiale n’est pas aussi naturel qu’on pourrait le croire. Car il ne s’agit pas seulement de transmettre l’histoire de l’entreprise, ses valeurs, son langage, l’amour du métier et les compétences. Il faut le faire de manière constructive, pour que le repreneur comprenne les enjeux et les fasse siens. Ceci est d’ailleurs valable pour toute entreprise à reprendre.
Mais la plupart du temps, les aspects émotionnels et relationnels sont tout simplement « zappés » de la reprise d’activité. Cette « omission » mène de plus en plus souvent les cédants et les repreneurs d’affaires à s’octroyer les services d’un coach.
L’entrepreneur vendeur s’identifiant souvent à son entreprise, il peut être difficile pour lui de céder ce qu’il considère comme son « bébé ». De son côté, le repreneur peut éprouver des peurs ou des difficultés à s’imposer à la tête de la société.
Des incompréhensions et des malentendus conduisant à des situations de blocage peuvent naître entre le chef d’entreprise vendeur et l’acquéreur avant, pendant, ou après que celui-ci ait repris l’entreprise. Et ces situations peuvent entraîner, lorsque personne n’a souhaité accompagner la reprise de la présence d’un ou plusieurs coachs, à l’échec du processus de transmission.
Les objectifs d’un coaching de transmission d’entreprise
Lors d’une cession d’entreprise, bénéficier des services d’un coach permet :
- D’aider la partie cédante à présenter de manière concise et positive sa société, en mettant en avant ses valeurs et sa culture d’entreprise ;
- D’aider la partie cédante à choisir les repreneurs correspondant à ses attentes et sa vision du futur ;
- D’aider le cédant à prendre du recul quant au devenir de son entreprise ;
- De « dédramatiser » et positiver la prochaine cession pour le cédant ;
- De soutenir le cédant à tourner la page vis-à-vis de cette entreprise qu’il a, la plupart du temps, créée et portée à bout de bras pendant une bonne partie de sa carrière ;
- De soutenir le cédant dans la préparation à l’après-transmission et dans l’organisation de sa nouvelle vie.
Et du côté du repreneur d’entreprise :
- De l’épauler dans son analyse de l’existant en le détachant de ses à priori et de ses émotions ;
- De l’aider à se présenter devant le créateur ou le cédant d’entreprise sous son meilleur jour, de manière constructive et authentique ;
- De l’accompagner dans son nouveau statut de chef d’entreprise ;
- De l’aider à prendre et à affirmer son leadership pour motiver, entraîner et inspirer ses nouvelles équipes ;
De le soutenir dans l’organisation et l’optimisation de son nouveau cadre de référence.
Le coaching
Un coaching de transmission d’entreprise nécessite l’intervention de deux coachs. Il est en effet préférable que chacune des deux parties fasse appel à un coach différent. Cela est indispensable pour assurer la confidentialité de chacun des échanges, et contribuer au sentiment de sécurité du cédant et du repreneur.
La période de transmission comprend une forte charge d’émotions pour les deux parties. Il est donc essentiel que la personne souhaitant transmettre son entreprise, et celle qui reprend l’entreprise, disposent toutes les deux d’un espace favorable à l’échange et à la communication. Car si la première a l’impression de ne pas être comprise ou écoutée, la seconde redoute l’envie du transmetteur de rester aux commandes de son entreprise.
Cet accompagnement personnalisé se divise en plusieurs étapes. Pour mieux gérer les objectifs du programme de coaching des deux parties, chaque coaché s’entretient d’abord avec son coach, lors de séances à deux. Dans un second temps, les deux coachs et leurs coachés (cédant et repreneur) se retrouvent lors de séances à quatre.
La transmission d’entreprises dans le cercle familial
Lorsque cédant et repreneur appartiennent à la même famille, les dimensions relationnelles et affectives peuvent complexifier davantage ce processus de cession-transmission.
Se faire coacher peut par exemple aider un enfant, qui ne souhaiterait pas reprendre une entreprise familiale dans les conditions proposées, à s’affirmer devant un parent autoritaire. Un accompagnement individuel dans ce contexte permet à chacun de se faire comprendre sans que subsistent des animosités, des rancœurs ou des regrets.
Il existe un « complexe du créateur » qui se traduit chez les chefs d’entreprise par la difficulté à accorder de la liberté à leurs héritiers. Il est essentiel que ce complexe n’entrave pas le développement de l’entreprise et de l’héritier repreneur. Pour que le projet de reprise soit source d’évolution professionnelle pour le repreneur, il est essentiel que celui-ci puisse proposer ses idées pour lancer de nouveaux produits sans peur et accéder à des marchés porteurs pour son entreprise. Cela est indispensable à la pérennité de l’entreprise. Surtout lorsqu’on sait que la reprise d’une société au sein d’une famille ne se fait en général que sur trois générations.
Combien de séances faut-il prévoir et quel est le déroulé de l’accompagnement ?
Le schéma ci-dessous vous présente le déroulé du processus du coaching.
Si cela s’avère nécessaire, des séances peuvent venir en complément, dans l’une ou l’autre des trois phases d’accompagnement (les deux coachings individuels ou le coaching commun).
S’il n’est pas encore rentré dans les habitudes de faire appel à des coachs professionnels lors d’une reprise d’entreprise, il est néanmoins certain que cette pratique du coaching permet une meilleure finalisation de la vente. Elle évite aussi les blocages psychologiques ou relationnels qui pourraient entrainer l’annulation de la transaction.